Amesys était au moment des faits une filiale de Bull, entreprise dont l’Etat est majoritaire.
L’entreprise a vendu des armes de guerre numérique au régime de Kadhafi.
Les armes en question sont basées sur ce qu’on appelle du DPI (pour Deep Packet Inspection soit Inspection en Profondeur des Paquets). Le DPI a la particularité de permettre de voir tout ce que font les utilisateurs même si leurs communications sont chiffrées (pour les banques par exemple).
Nos « amis » d’Amesys ont donc vendu à un régime, au combien sympathique, des armes qui leurs ont permis de trouver leurs opposants. Amesys dit officiellement que leur outil : le système Eagles, était prévu pour rechercher des terroristes et des pédophiles ciblés. La capacité de traitement de l’outil n’est pas fait pour faire dans le détail mais bien dans la surveillance de masse : ici l’ensemble de la population libyenne.
Le plus ironique est que le régime n’a pas détruit les manuels ni les logs de leur centre avant de tomber. Donc un journaliste du Wall Street Journal a pu visiter l’endroit. Les analyses ont montré que parmi les « terroristes et pédophiles » surveillés, il y a un actuel ministre libyen.
La Fédération Internationale des Droits de l’Homme et la Ligue des Droits de l’Homme se sont portées partie civile dans une information judiciaire pour complicité d’actes de tortures contre Amesys. C’est le parquet de Paris qui est chargé de cette enquête.
J’espère qu’elle va aboutir car c’est ce même genre d’armes qui servent actuellement en Syrie, en Birmanie, etc. Si un fournisseur tombe, j’espère que ça fera réfléchir les autres (je sais, j’ai de l’espoir).